Camille Sorel

>> Dis-nous en un peu sur toi de manière culottée.

Je suis autrice autoproclamée et ça ne date pas d’hier. Quand je lisais Oui-Oui, je m’identifiais à Enid Blyton ! J’ai toujours rêvé de devenir romancière et ce rêve va devenir réalité au mois de mai 2020 avec la parution de mon premier roman aux éditions de la Musardine. Il est d’un mauvais genre assumé : c’est du porno. (Non, non, pas de l’érotique. La littérature aussi a droit à la pornographie.)

J’ai sorti deux chansons culottées (elles, sont érotiques). En ce moment, j’explore la sexualité mais je n’en ferai peut-être pas ma spécialité. C’est la littérature en général qui m’intéresse. Remuer les lecteurs, que les mots fassent battre le cœur, vibrer les organes sexuels ou pétiller le cerveau, quels que soient le sujet ou la tonalité.

J’apprends énormément en ce moment et j’en ressens une immense gratitude. Créer La Culotte avec Cello, c’est aussi un cadeau de la vie !

>> Quel est ton poème préféré et pourquoi ?

Très classique : El Desdichado.

C’est le premier poème qui m’a émerveillée jusqu’à la fascination. Auparavant j’avais eu droit aux poésies scolaires, qui avaient leur charme, mais peu d’audace.

Enfant, je vouais une passion à Prévert qui pouvait passer des escargots qui vont à l’enterrement à « j’aime celui qui m’aime, est-ce ma faute à moi si ce n’est pas le même que j’aime chaque fois ? ».

Le dormeur du val m’a beaucoup marquée, aussi. Pour le talent de la narration.

Damned. Il fallait n’en dire qu’un. Je ne sais pas choisir.

Le serpent qui danse ! Cette sensualité !

Un poème d’aujourd’hui ? Une vie normale, de Christophe Siébert.

Je compte sur notre Culotte pour découvrir de la poésie contemporaine vivante.

>> Penses-tu que c’est coton d’être un poème ?

Non.

Quand on est un poème tout est autorisé. On peut tordre les mots pour en faire douze pieds. On peut vriller le sens si cela nous amuse. Virer la ponctuation, scander, ne pas finir les phrases ou même les dessiner. Impossible de recevoir un reproche de non-conformité : « Je suis de la poésie, voyons : c’est fait exprès ! ».

J’aimerais bien être un poème. Encore mieux : un poème d’auteur adoubé.

>> Pour toi, La Culotte, comment la porter mieux ?

Il faut la porter soi-même !

Ne jamais dépendre de quiconque, quel qu’en soit le prix. Je préfère un haillon sur les fesses qu’une soie qui me contraigne.

Il faut la retirer seulement si ça nous chante. Je suis très en colère de constater que la culture du viol est encore vivante. Cependant je crois qu’elle vit ses dernières années. La peur va changer de camp.

Bref, la Culotte se porte libre, insolente et curieuse.

>> Merci Camille d’être ma coéditrice préférée !

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